L’article : « Les errances du teambuilding. Quand les jeunes diplômés dénoncent les absurdités des séminaires de cohésion » de Thomas Simon et Xavier Philippe. Revue Internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels. 2023/78.
Cette recherche a porté sur le vécu de 35 jeunes diplômés, ingénieurs et écoles de commerce. Elle est plus qualitative que quantitative, néanmoins l’article s’appuie sur une revue de littérature tout à fait extensive. Il m’a semblé intéressant de partager avec vous quelques points saillants.
Il semblerait que certaines sessions de « teambuilding » soient vécues de façon a minima inconfortable, au pire rédhibitoire, par ces jeunes diplômés que nombre d’entre vous cherchent à fidéliser.
Faire rencontrer les collaborateurs semble rester utile pour améliorer la coopération. En revanche, ce sont les modalités d’organisation de ces événements qui seraient contre-productives, et en particulier lorsqu’on instille un « fun » qui appartient davantage à la vie privée qu’à la vie professionnelle. Le risque est de brouiller ces frontières auxquelles les salariés tiennent de plus en plus, voire de leur donner un sentiment d’infantilisation, à l’opposé de la responsabilisation qu’on recherche souvent : « l’amusement, quand il est perçu comme instrumental, est rejeté par les salariés ».
Plus précisément, les jeunes diplômés disent que « le teambuilding ne fait que perpétuer les jeux sociaux existants » : il est question de « rôles » masques, « costumes »…Les termes « bullshit, absurdité, vacuité, ennui, inutilité, embarras, inconfort… » reviennent beaucoup.
Je retiens cette phrase d’un participant de l’étude : « ça crée des liens entre les gens parce qu’on se rendait tous compte que c’était ridicule ». Enfin le terme « cosmétique » est aussi utilisé pour décrire quand le « teambuilding » permet d’esquiver les problèmes de fond organisationnels.
Alors, selon cet article, comment faire des teambuildings vécus comme (plus) utiles ? Ce type d’intervention peut avoir une utilité sur l’aspect interpersonnel du travail et fluidifier les relations si :
– Il constitue une rupture avec la routine des tâches quotidiennes et permet de faire mieux connaissance avec des collègues qu’on ne voit pas souvent, voire de mieux comprendre leurs activités
– Des équipes qui travaillent en silo, ou différents niveaux hiérarchiques sont mélangés
– Chacun peut y trouver une qualité d’interaction avec les autres, dans un contexte différent du contexte de travail habituel, ce qui suscite d’autres liens et aide à générer de nouvelles idées.
– Les activités sont pensées « bottom up », sur mesure, avec les collaborateurs concernés et propices à créer du lien – pas nécessairement trop personnel, avec une participation basée sur le volontariat.
– Les activités restent simples, elles responsabilisent et font réfléchir / prendre de la hauteur : partage d’expérience de personnalités inspirantes, visites d’expositions, …
– Des temps d’échanges et de partage informels sont intégrés et respectés. À éviter absolument :
– Le ridicule et le grandiloquent – l’intrusif et l’infantilisation.
– Utiliser le teambuilding à la place d’une prise en compte sérieuse des difficultés structurelles et organisationnelles.
Chez Askelia, nous lisons pour vous ce genre d’article toute l’année. C’est comme ça que nos animations sont toujours basées sur plusieurs champs théoriques pour adresser vos besoins au plus près tout en gardant du sens.
Nous saurons toujours vous expliquer pourquoi telle technique d’animation et pas telle autre.